Florilège des conditions de travail et d'accueil des services de radiologie

Si pour certain hôpitaux, les conditions d'accueil, l'architecture est à la mesure des besoins et de la nouvelle technique comme à Necker chez Contremoulins ou bien à Boucicaut visité par des cohortes de visiteurs étrangers, (c'était le G.Pompidou de l'époque), il est par contre pour d'autres services des conditions qui sont au seuil de l'insalubrité.

Les conditions d'accueils

A Beaujon [ l'ancien, rue du faubourg st Honoré] en 1909 le Dr desternes ecrit :
" à chaque instant la salle de radiographie est encombrée par plusieurs malades sur brancard, les garçons de salle sont absents l'on ne peut déplacer ni transporter les blessés. Un garçon serait indispensable au moins en matinée pour transporter les blessés, déplacer les tables , les brancards.."

Aux Enfant Assistés ( ex SVP)«  l'insuffisance et la situation critiquable de l'emplacement où doivent stationner les malades avant leurs entrée dans le laboratoire:
on a du se conter d'isoler pour cet usage, à l'aide d'une barrière de bois à hauteur d'appui, l'extrémitéd'un couloir longeant les salles de médecines; ce couloir se trouve ainsi encombré de façon gênante, et le contact éventuel avec ceux qui occupent les salles n'est pas sans inconvénient.
 »in rapport d'activité1911 dr Barret, cote 9l8.

A St Louis, le Dr Gastou lui se plaint 'd'avoir » attiré à plusieurs reprises l'attention sur la nécessité d'un ascenseur, l'escalier étant trop raide et le tournant trop brusque pour monter les malades sur un brancard, ils risquent de tomber. »( rapport d'activité 1911 cote 9l8)

Quand à Tenon, «  l' exiguïté du local qui ne permet pas d'introduire simultanément deux brancards dans la petite salle d'attente du laboratoire est souvent une cause soit d'encombrement soit de retard préjudiciable au bon fonctionnement du service des radiographies. »(rapport d'activité1909).

Tout cela est dit avec beaucoup de modération , mais ces termes seront repris dans la compilation faite par la société des chefs de service dans son rapport annuel au directeur.

L'insalubrité des locaux

A Tenon ils sont humide et détériorent les appareils et en 1910 :« 'humidité du laboratoire contre la quelle on lutte vainement par la ventilation constante et par le chauffage a déjà gravement altéré l'écran fluorescent, les murs, et certains appareils; elle nécessite des réparations et visites anormale de l'appareil interrupteur de Drault. Elle occasionne des dépenses anormales de plaques . il n'est pas rare qu'une radiographie d'ailleurs très satisfaisante doivent refaite en raisons des altérations spontanées de la gélatine qu'elle présente ! ».(cote 9l8) Il faut le lire pour le croire et surtout retrouver cette plainte 3 années de suite pour nos yeux se décillent. Je sais pas encore pour 1912 je n'ai pas dépouillé à ce jour cette année.

Mais à Trousseau c'est guère mieux,:le local de ce laboratoire est composé de 4 petites pièces situées dans un sous-sol du pavillon Verneuil.: »La salle où sont installés les appareils de radiographie et de radioscopie est éclairée par un soupirail et tout a juste deux mètres sur 4.70 m. Elle est traversée à environ un mètre du sol par des tuyaux de chauffage contre lesquels,le chef de laboratoire, l'externe, l'infirmière ou les assistants vont trop souvent se brûler parcequ' ils ne sont recouvert d'aucun dispositif de protection. »(1910) et le meilleur est a venir pour les conséquence un peu comme a Tenon:
« j
'ai eu a déplorer cette année plusieurs bris d'ampoules survenant spontanément même quand personne n''était plus présent dans la salle de radiographie, quelques instant après cessation de l'emploi de l'ampoule.
J'attribue ces accidents à l'installation défectueuse des locaux et à la condensation de  vapeur sur le tube par suite de la présence de multiples conduites de vapeur dans la salle de radiographie. »(1911)

L'exiguïté des locaux

Si les « locaux d'accueil, les salles sont petites , le pire est a venir avec les salles de développement
A la Pitié ( l'ancienne) le Dr Delherm dans son rapport de 1910 écrit:
« Les locaux sont extrêmement réduits comme place , en particulier le laboratoire photographique est d'une exiguïté telle qu'il est absolument impossible d'y développer une plaque de 40/50 parce que , on ne peut y loger les trois cuvettes indispensables au développement. Il mesure environ 1.80 m de longueur sur 1 m de profondeur. »
Comme a Trousseau
« La salle de développements est assez bien agencée mais elle est extrêmement petite, et les développements d' un grand nombre de plaques à la fois est des plus difficile. L'installation permanente des bains de fixateurs et de grande cuvettes de lavages n'est pas possible » (1910).

Certes, les commissions de sécurité et autres instances représentatives du personnel n'existaient pas, mais il faudra du temps pour que la technique puisse faire sa place dans l'architecture hospitalière, il faudra attendre le renouvellement et l'impact de la grande guerre pour des semblants d'organisation se fasse jour. Dès lors on retrouvera souvent les service de radiologie prés des consultations, mais toujours en sous sol, faut pas changer de mélodie ...